dimanche 28 juin 2009

Les enfants du Roi Lir


Portés par des légendes,
Qu’on raconte en Irlande,
Et portés par des chants,
Au langueurs d’océan,

Nous avons pu leur dire,
Qui nous étions vraiment !
Pas besoin de l’écrire,
Nous traversons le temps,

Nous les enfants du Roi Lir.

Nous étions quatre enfants,
Quatre pauvres innocents,
Changés en cygne blancs,
Et pour près de mille ans…

Une sorcière immonde,
Qui nous a pris la main,
A brisé notre monde,
Changé notre destin.

Nous les enfants du Roi Lir,

Les enfants du Roi Lir…
Les enfants du Roi Lir…

On nous avait laissé
La parole et le chant.
Et nous avons erré,
Racontant nos tourments.

Sur des stèles de pierre,
Nos noms sont effacés,
Mais il reste la terre,
Au goût d’éternité !

Pour nous les enfants du Roi Lir,
Les enfants du Roi Lir…
Les enfants du Roi Lir…

Sur des stèles de pierre,
Nos noms sont effacés,

Mais il reste la terre,
Au goût d’éternité !

Nous sommes les enfants du Roi Lir…

Françoise Cornwell - Le Peuple Magique - CD 860



Les enfants du Roi Lir

Le Thème : Les quatre beaux enfants du Roi Lir furent changés en cygne blancs par leur belle-mère jalouse. Pendant 900 ans, ils supportèrent le froid et la faim dans des eaux glaciales. Quand ils retrouvèrent enfin leur forme humaine, ils étaient maigres et voûtés.

L’Histoire : Après la mort de la femme de Lir, le Roi de toute l'Irlande, Bove Derg, lui proposa de prendre pour femme l'une de ses filles. Lir choisit l'aînée qui donna par deux fois naissance à des jumeaux. Elle mourut au cours du dernier accouchement. Lir s'adressa de nouveau à Bove Derg qui lui donna pour femme sa seconde fille, Eva, qui, dans un premier temps, s'occupa avec amour de leurs trois fils et de leur fille. Mais elle devint de plus en plus jalouse d'eux et décida de les tuer. Sur le chemin qui les conduisait dans la demeure de son père, qui aimait s'occuper des enfants de Lir, elle ordonna à ses gens de tuer les enfants. Ils refusèrent, indignés. Elle tenta donc elle-même de les tuer, mais n'y parvint pas. Elle transforma alors les enfants en cygnes et arriva seule chez son père. Ce dernier, étonné que ses petits-enfants ne soient pas venus, s'enquit auprès de Lir de leur santé. Lir fut à son tour surpris que les enfants ne soient pas arrivés chez Bove Derg et, inquiet, il partit à leur recherche, se doutant qu'Eva était à l'origine de cette disparition.

Au bord du lac Davra, Lir rencontra quatre magnifiques cygnes blancs. Finola, sa fille, lui expliqua son infortune. Il leur faudrait passer trois fois trois cents ans sur différentes eaux : le lac Davra, le courant marin Moyie et la mer de Glora ; avant qu'ils puissent reprendre forme humaine, il faudrait que le Nord et le Sud soient réunis, que saint Patrick vienne en Irlande et que les cloches chrétiennes annonçant sa venue retentissent. Ils avaient cependant le droit de garder leur réflexion et leur voix humaines ainsi que leur langue (irlandaise) -galloise. De plus, ils savaient chanter d'une voix suave et faire glisser quiconque entendait leur musique de fée dans un doux sommeil dont il se réveillait reposé et débarrassé de ses soucis. Le lendemain, Lir quitta ses enfants après que leur chant l'eût soulagé. A la cour de Bove Derg, Eva fut punie et métamorphosée en oiseau, l'une des créatures qu'elle détestait le plus. Les quatre cygnes passèrent les trois cents ans qui suivirent auprès de Bove Derg et de Lir, conversant agréablement et chantant de leur belle voix. A partir de là, il fut interdit en Irlande de chasser les cygnes. Ils durent ensuite partir sur le courant marin Moyle où ils furent contraints d'endurer les terribles tortures du vent et des intempéries. La tempête hivernale faisait coller la peau de leurs nageoires à la glace et les plumes de leur poitrine et de leurs ailes au rocher ; les plaies brûlaient alors dans l'eau salée. Chaque fois qu'un danger les menaçait, Finola prenait ses frères sous son aile et sous son poitrail, de sorte qu'ils arrivèrent à survivre malgré la faim, la peur et la torture. L'escorte de Bove Derg ne les y trouva qu'une seule fois. Au bout de trois cents ans, ils durent poursuivre leur chemin jusqu'à la mer de Glora où ils subirent les mêmes tortures. Quand ces trois cents ans furent révolus, ils voulurent aller rejoindre leur père. Mais sa demeure avait été abandonnée et détruite. Profondément attristés, ils retournèrent à l'ouest, sur l'île de Glora, et se posèrent sur un lac. Ils y chantèrent si merveilleusement que tous les oiseaux, le soir, après avoir trouvé leur nourriture, se rassemblèrent sur le lac. Les cygnes entendirent enfin les cloches sonner et rencontrèrent Kernoc qui les accueillit, les nourrit et les instruisit. La nouvelle des cygnes merveilleux parvint aux oreilles du roi du Connaught qui les voulut absolument pour sa femme. Kemoc n'accepta pas de les lui donner ; le roi les prit par la force et les emmena. Peu après être partis, les cygnes perdirent leurs plumes et reprirent forme humaine. Ils étaient tous les quatre âgés, ridés, noueux et leurs cheveux étaient blancs. Une fois de plus, Finola intervint et demanda qu'on les baptise. Elle voulait être enterrée avec ses frères dans la position qu'ils avaient toujours prise ensemble : l'un sous son poitrail, les deux autres chacun sous une aile. Et Kernoc exauça son souhait et leur érigea une pierre d'Ogham.

Celtic Symbols

Spectacle : Les enfants de Lir par Fancy Cornwell.

Une invitation aux légendes d’Irlande avec chants accompagnés de harpe celtique ou guitare.
à 17h00 le dimanche 20 septembre à l'occasion des Journées du Patrimoine.
Ancienne abbaye de Saint-Maur-des-Fossés
4, rue de l'Abbaye
94100 Saint Maur des Fossés
Val de Marne.

L'abbaye fut construite par un disciple de Saint Colomban, moine irlandais (6ème siècle)…

Entrée gratuite.


1 commentaire:

krapo a dit…

Bonjour Pierre,

très beau texte qui m'en a rappelé un autre.

L'Être de l'Homme est multiple
S'il y a en lui tous les orages de la Terre
il y a aussi la saveur éperdue du ciel
Mais l'Homme n'ose pas boire à la source
même de sa vie

C'est une source dont son âme est le courant
et sa pensée la levée de fraîcheur
Elle a le débit que sa foi en ses infinies
possibilités lui donne
Son passage musicalise le lit de son corps
qui la contient et la dirige
Elle coule au rythme de l'ardeur
de ce poisson-tambour appelé coeur

Mais l'Homme n'ose pas goûter à la source
même de son être
Et il va éléphant de lui-même
briser les cristalleries de la Beauté
Et pourtant s'il savait s'agenouiller
devant le paysage de son âme
que de soleils il pourrait boire
que d'eaux pures il pourrait voir
que de rêves il pourrait faire
que de souffrances il pourrait taire.

Mario Mercier, Chants Chamaniques